2019 Lusignan, Champagné Saint Hilaire, Poitiers

Dans les pas d' André Léo

 POITOU 2019 11-13 octobre

Compte rendu de Gérard Gâcon et photos

                                                                                                                        

Toujours fidèle à son idéal de découverte culturelle et de fraternité intellectuelle autant qu’humaine, l’AABM a pu cette année 19 étancher sa soif en se rendant en Poitou.
La délégation, forte de 18 membres au total est partie en ordre dispersé au matin du 11 octobre pour se regrouper au rendez-vous de 14 h 30 de Saint Savin sur Gartempe, dans une Vienne ensoleillée où les marrons choyaient avec générosité. Et c’est ainsi que Claude, Colette, Daniel, Danièle, Geneviève, Gérard, Gérard, Hervé, Jacques, les Marie : Claude, Édith, Thérèse, et Martine, Mireille, René et Valérie étaient toutes et tous à l’heure à l’accueil de l’abbaye du 11e siècle. Georges et Marie Dominique se rallieront en soirée et devront attendre le chemin du retour pour découvrir ce chef d’oeuvre unique de l’art roman et de ses fresques intemporelles.
Les seize présents, une fois maîtrisés l’art de l’accrochage de l’oreillette et celui du doigté de mise en route du récepteur portatif et individuel, ont été guidés par Marie Anne, éminente et claire experte ès locustes d’Apocalypse et autres épisodes bibliques, dont celui de Noé bâtisseur d’arche à trois étages. Visite aussi stimulante pour des neurones avides de connaissances que pour des cervicales hautement sollicitées par la contemplation de fresques estampillées UNESCO perchées à 17 m de hauteur. Une déambulation au fil de cellules éminemment riches de didactisme historique, suivie par une projection de film fiction sur la réalisation des fresques ont conclu l’ensemble.
La suite de l’après-midi a consisté en un reportage photographique du monument aux morts de la guerre de 1870 et en une prise de possession des lieux d’hébergement fournis par l’IBIS-Sud de Poitiers, dûment affrété par nos GO de rigueur, Martine, notre select tour-operator, et Daniel, notre coordinateur comptable. Soirée achevée par le premier tronçon d’un marathon gastronomique au Courtepaille de l’établissement.
Le samedi 12 était de longue date réservé pour la visite à l’association amie du nom d’Association André Léo sise à Lusignan.
À 9 h 20 la délégation forézienne était au complet pour profiter pleinement de l’accueil chaleureux du président en exercice, Jean-Louis Durand et de la secrétaire, Francine Maringues, adjointe à la culture multi-fonctions. Café de bienvenue et biscuits ont comblé
l’attente de la demi-heure officielle ; Louis Vibrac et Jean-Pierre Bonnet ont complété la représentation locale. Après une évocation de l’historique de la société André Léo par Jean-Louis Durand, c’est Jean-Pierre Bonnet qui a démontré toute son intarissable familiarité avec la femme de lettres engagée et ses jumeaux, André et Léo. Puis tout devant avoir une fin, l’AABM a remis en cadeau la collection (presque) complète de ses bulletins à Jean-Pierre Bonnet, avant de se faire guider par Francine Maringues, rejointe par Jean-Louis Durand, à travers la ville de Lusignan : sa croix arménienne, sa pierre d’archer pivotante, ses halles, ses façades ; les projets d’aménagement et, bien sûr, jouxtant la mairie, la maison natale d’André Léo, Mélusine réincarnée, à qui une plaque-monument est dédiée !
Tant d’activités ne pouvaient que rendre indispensable la deuxième étape de réconfort stomacal au restaurant Le Chapeau Rouge, ancien relais de poste du 15e avec sa cheminée classée et son décor raffiné. Francine Maringues a dû nous quitter sans dessert pour se rendre à d’autres obligations culturelles, mais non sans promettre un engagement d’échanges que l’AABM aura à coeur de rendre et d’entretenir.
Au repas était aussi Louis Vibrac qui nous a précédés à Champagné-Saint Hilaire, son fief et celui d’André Léo pendant une vingtaine d’années passées dans la maison de son père, Louis Béra, officier de justice.
Rendez-vous était pris pour 15 h 15 aux haras de Champagné où nous attend Gilles Bosseboeuf, maire de la ville, pour nous souhaiter la bienvenue sur sa commune d’une superficie de 100 Vatican et point culminant habité du département. Le maître du haras, Dominik Cordeau, a éloquemment répondu à toutes les questions concernant le monde de la course de trot, des trotteurs et leurs drivers, suédois ou non. Puis vint la découverte détaillée autant que judicieusement prolixe de la ville : la maison Béra (en situation actuelle préoccupante), le parc André Léo, avec sa statue en bois qui depuis son inauguration en 2000 (à laquelle l’AABM avait du reste assisté) accuse le passage du temps, puis les tombes de la famille Béra au cimetière. Louis Vibrac nous fait découvrir Lorris Junek, peintre croate qui résidait à Champagné, puis nous mène, toujours avec faconde et efficacité, à l’église et ses vitraux lumineux, avant de nous convier tous au verre de l’amitié qui ponctue une relation déjà ancienne et qui mérite d’être entretenue avec constance.
La nuit approchant il faut se quitter pour aller à la recherche de la troisième station du séjour gastromique, recherche qui parfois se transforme en quête ténébreuse d’un Graal retors… mais tout est bien qui finit bien et la table retenue au 4Zassiettes, établissement plus que centenaire, est au complet et les organismes compensent les rudoiements de la journée…
Le dimanche 13, dédié à la seule ville de Poitiers, se scinde en deux : une matinée d’errance libre où chacun peut aller à sa guise au fil des plaques informatives sur tous les bâtiments remarquables (et ils ne manquent pas…), puis un détour par le quatrième coupe-faim de la Dame de Pique de la Grand Rue, afin d’anticiper sur les rigueurs piétonnières de l’après-midi. Pauline Boutet nous retrouvait sur place à 14 h pile pour une visite labellisée office du tourisme : le baptistère Saint Jean, Notre Dame la Grande, la cathédrale, sans oublier les haltes signées Jeanne d’Arc, et pour finir l’ancien palais de justice (ancien depuis quelques jours seulement) : la horde malonienne a suivi la foulée juvénile de sa guide avec constance et s’est prêtée avec son sérieux habituel aux commentaires pleins d’entrain et de personnalité.
Au terme de cette promenade Claude, Danièle, Gérard, Marie-Thérèse, Mireille et René ont repris le chemin pluvieux du retour. Les restants se sont égayés, qui pour un musée, qui pour des expos de la manifestation du moment, « Traversées », à laquelle l’artiste coréenne, Kim Sooja, a apporté une contribution majeure. À 18 h les douze rescapés se sont retrouvés à une terrasse de la Grand Place pour faire un bilan positif de ces journées avant de retourner boucler la boucle de la restauration bi-quotidienne au Courtepaille initial de l’hôtel.
L’éparpillement final du lundi matin les a conduits vers des visites de leur choix, Saint Savin, Montmorillon, Oradour-sur-Glane, etc.












 

 

 

Voûte romane de l'église de l'abbaye de  Saint Savin

   
 

Jean-Pierre Bonnet, ancien bibliothécaire à l’université de Poitiers, présentant son énorme travail pour la publication du roman d'André Léo 

Le Père Brafort

Roman

Cette première édition du feuilleton Le Père Brafort (publié par le Siècle de novembre 1872 à février 1873) nous fait découvrir un roman de mœurs politique, socialiste et féministe, l’un des rares textes littéraires traitant de deux insurrections largement oubliées : celles de juin 1832 et juin 1848. Écrit dans une période de frémissement révolutionnaire, publié avec la volonté de porter un message d’espoir malgré l’écrasement de la Commune, ce récit continue aujourd’hui d’interpeller les lecteurs sur bien des enjeux actuels, en les invitant à « voir les choses autrement qu’avec l’œil de l’habitude ».

   

 Devant la maison natale d'André Léo avec des membres de l'association André Léo à Lusignan

   

 Maison où  a vécu André Léo à Champagné Saint Hilaire.