2016 Ferney-Voltaire Genève

 Voyage à Ferney Voltaire et à Genève

 

Du 30 septembre au 2 octobre 

 

En 2016 l’agence des voyages culturels Benoît Malon avait avec son unanimité coutumière opté pour la Ferney-Voltaire et Genève, pôles historiques autant que philosophiques et tout aussi maloniens. En effet le petit Benoît avait été très jeune élevé au Voltaire (un fortifiant toujours recommandé), et ce par un esprit indépendant et résident de la commune de Précieux, le père Job (je renvoie une nouvelle fois aux souvenirs d’enfance de Benoît Malon dans l’ouvrage de référence, Une Jeunesse forézienne, paru chez Jacques André, éditeur à Lyon, et toujours disponible du reste…).

La seconde raison d’une telle destination était bien sûr la présence du même Benoît Malon à Genève tout d’abord pour un congrès de l’Internationale en 1866, puis pour le début d’un exil de 9 ans, rescapé qu’il était des tribunaux des Versaillais après la Commune.

Forts de cette double justification, le vendredi 30 septembre, 21 adhérentes et adhérents (on aurait pu être 23…) ont pu converger vers le point de ralliement : l’hôtel d’Ornex, sis à Ornex, comme son nom peut l’indiquer, établissement que notre chef d’agence, Martine Richard, avait su, avec son flair habituel d’internaute avertie, dénicher aux portes de Ferney.

Les coutumiers de ces expéditions ont eu le plaisir de se retrouver et d’accueillir avec la chaleur qui les caractérise de nouveaux participants, en l’occurrence Michèle et Gérard Lindeperg, dont on ose espérer qu’aujourd’hui ils ne regrettent rien de cette épreuve hautement initiatique…

L’après-midi voyait tout ce beau monde investir le château de Voltaire à Ferney pour une visite de plus d’une heure et demie autour du seul parc, le château étant en cours de réfection profonde et prolongée, et donc totalement inaccessible. Toutefois notre guide Sylvie a su atténuer la déception de certains par sa présentation aussi complète qu’agréable et a pu nous faire entrevoir un destin hors du commun d’homme d’affaires, affaires économiques autant que sentimentales et politiques. Et l’ombre discrète d’Émilie du Châtelet très certainement nous accompagnait au milieu des cyclamens épanouis…

 

   

 

Après quoi s’en suivit la visite individuelle de Ferney, soit à la table communautaire d’un café, soit en déambulant dans les rues, plan en main, pour repérer chacun des points signalés. Et en soirée ce fut une autre initiation : celle d’une pizzeria où l’authenticité culturelle consistait à remplacer le chianti fiévreusement escompté par de l’eau pétillante ou autres boissons non alcoolisées… Une fois une certaine surprise passée la qualité des pizzas servies a été largement et justement reconnue (même si pâtes et salades du menu ont été attendues avec une patience digne d’éloge).

Fin du premier jour, il n’en reste que deux, que l’on se rassure !

Le samedi 1er octobre, tous, parfaitement à l’heure et d’une discipline qui force l’admiration, lançaient l’offensive genevoise. Après avoir dûment consulté diverses cartes et invoqué la protection du dieu GPS (Grand Parfait Sauveur) les véhicules en covoiturage ont franchi une frontière à chicanes et déserte pour s’égayer dans la ville ; lieu des retrouvailles : la maison de Jean-Jacques Rousseau. Celle-ci n’ouvrant qu’à onze heures, notre grand coordinateur, Daniel Pouilly, suggéra la visite anticipée du Musée de la Réforme, à deux pas. Excellente suggestion qui a permis à toutes et tous de découvrir un lieu remarquable où, entre autres, dialoguent du Salut les grands réformateurs, de Luther et Calvin à Rousseau, tous réunis pour l’occasion autour d’un table, et où, dans une autre des nombreuses salles, l’on peut aussi voir une foule d’ouvrages originaux sur les guerres de religion en France, etc., etc.

À la sortie de l’établissement, ne sachant toujours pas si le salut faisait partie de leur lot mais poursuivant tout de même, les maloniens durent ouvrir les parapluies pour aller visiter la cathédrale/temple et/ou se réconforter avec une quête de restaurant ou de lieu à pique-nique abrité : l’hôtel de ville sut être accueillant.

À 14 heures précises consigne était donnée de se retrouver à la maison Jean-Jacques Rousseau, où, casque audio sur les oreilles, tout le monde a pu réviser son Rousseau au long d’un défilé biographique. Il ne restait plus qu’à lire ou relire les Confessions, la Nouvelle Héloïse, l’Émile et le Contrat Social, ce que toutes et tous se sont naturellement empressés de faire depuis…

Troisième temps fort du jour : les Délices, château-musée de Voltaire, sa bibliothèque exhaustive et ses salles où l’on déambule gratuitement (et en Franc suisse), tout en découvrant l’univers du maître de céans.

Au sortir de la visite les parapluies n’étaient plus nécessaires ; après un investissement pour certains dans le chocolat (suisse toujours), de retour à l’hôtel, une réunion de  bureau s’est tenue par acquis d’une conscience scrupuleuse aussi bien qu’efficace. Que les membres soient ici remerciés de leur fidèle assiduité !

En soirée, une fois résolus les problèmes de parking de Ségny (à quelques encablures d’Ornex) c’est une table en L qui réunit tout le monde, chez Arno, restaurant du meilleur choix (encore merci Martine et Hervé) puisque ce soir-là le vin pouvait enfin couler à flot pour qui le désirait ! Salades composées avec ou sans lentilles, merlu ou bœuf en sauce, tarte aux quetsches ou poire belle Hélène (à la cuiller, c’était tout un art !) ont su récompenser les efforts du jour. Fin du deuxième acte.

Le dimanche 2, le lever était encore plus précoce que la veille : la raison en était le périple jusqu’à Carouge, d’où partait (à 10 h 30 et pour sa dernière sortie de l’année) un tramway historique de 1936 pour un A.R de toute la ville. Costumes des employés bénévoles, bagages, tout était authentique : l’avis enjoignant de protéger les épingles à chapeau, l’interdiction de parler au wattman, etc. Une heure et demie là aussi sous le soleil retrouvé et dans la bonne humeur.

La pause prandiale face (ou non) au mur des Réformateurs a permis d’évaluer le degré de la faculté à sourire et à respirer l’ouverture à l’autre des grands représentés. Le monumental austère en place (et où Luther n’a que son nom gravé à part) contraste nettement avec le bronze de la créature de Frankenstein un peu plus loin, près de l’église catholique et romaine, notre dernière visite. Guidés par Jean-Daniel Farine la troupe  a découvert le dernier avatar de ce qui était à l’origine un temple maçonnique pour devenir ensuite un café-brasserie et centre de rassemblement pour socialistes et Communards, avant de se transformer en église. Benoît  Malon s’y est-il rendu ? Cette ultime suggestion légitime donc encore une fois notre choix de visite 2016.