2012 Castres

Une autre constante caractéristique de l’association, c’est son voyage annuel ; après Troyes, le Jura et Guise (pour ne rappeler que les trois dernières années) ce fut cette fois-ci (et c’est encore frais dans les mémoires) Castres, Albi et Carmaux, expédition rendue possible grâce à la diligence de nos voyagistes 2012 : Martine, Hervé et Daniel. Vingt personnes ont covoituré pour converger sur Brassac, cité proche de Castres, où la première soirée a été marquée par une initiation à la bouniette et autres charcuteries locales, suivies d’un cassoulet d’anthologie et, pour le dessert, d’un « pastis » tout aussi exotique que hautement gustatif. Après une nuit en chalets partagés, l’autre culture nous attendait à Castres où Maud, jeune guide aussi compétente que patiente, nous a fait découvrir Jean Jaurès en son musée (voilà le maillon malonien), puis nous a initiés à la peinture espagnole autour de Goya et après lui. Une double occasion de s’imprégner de deux vies exemplaires vouées à deux formes d’idéaux dans l’engagement. Cette première journée a ensuite vu une dispersion des troupes sur le plateau du Sidobre et ses paysages irréels de chaos rocheux, de lac zen et de rocs en suspens.

 

La deuxième journée fut albigeoise et c’est Audrey qui cette fois nous a conté la Berbie (synonyme occitan d’évêché), Toulouse Lautrec et la cathédrale où nous avons tous recompté les 14 millions de briques employées sous un ciel un peu gris qui parfois tendait à la brumisation (alors que la veille l’ombre des arbres donnait au pique-nique dans le parc des airs de farniente méridional).

 

Le lundi matin a été témoin d’un éparpillement d’où onze rescapés ont pu visiter la Découverte de Carmaux, ou plus précisément du Garric. La mine, définitivement abandonnée en 1997, revit sous forme de centre de loisirs sportifs, « Cap Découverte, plus de vingt activités pour la famille» ; nos guides bénévoles, Florian et Michel, anciens mineurs reconvertis et maintenant retraités, ont exprimé avec justesse leur incompréhension face à la fermeture brutale d’un site industriel non rentabilisé dont la gestion fait encore débat. Le brouillard levé, le groupe a arpenté le site reboisé à la rencontre des géants abandonnés, grues, tractopelles à godets de 20 tonnes et autres « sauterelles », vestiges d’un patrimoine sacrifié, et aussi vandalisé… Pour conclure cette visite je voudrais citer Florian évoquant la résistance et les combats des ouvriers d’avant la fermeture : « Ce sont les hommes qui font l’Histoire, et pas l’Histoire qui fait les hommes. » Le malonisme est encore debout…